Plateforme
Droits de l’Homme

[ÉTUDE DE LA FIACAT] La protection collective des défenseur·es des droits humains : une possibilité pour l’Afrique ?

Quitter l’urgence de la protection pour rejoindre le temps long de la prévention c’est adopter un regard plus complet sur l’environnement de travail des défenseur·es des droits humains afin de mieux les protéger. C’est de ce constat qu’est née cette étude sur la protection collective et son applicabilité en Afrique. Cette étude a été réalisée par la FIACAT en collaboration avec des étudiant·es de Sciences Po Bordeaux et le soutien actif de l’AFCNDH, dans le cadre du projet Initiative pour les défenseur·es des droits humains dans le monde.

L’étude revient sur le concept de protection collective des défenseur·es des droits humains et la complémentarité de cette approche avec les actions plus classiques de protection individuelle. Sur la base d’entretiens avec des acteur·rices de la société civile du Burkina Faso, de Madagascar et du Togo, cette étude pose un regard sur les pratiques actuelles des défenseur·es des droits humains qui pourraient s’apparenter à de la protection collective.

Elle vise à donner les clés aux défenseur·es des droits humains, aux organisations de la société civile et plus généralement à tous les acteurs impliqués dans les enjeux de protection pour mieux comprendre cette approche de la protection et infuser l’idée d’une protection collective dans les débats.

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Parole d’acteur : Germain Rukuki

Date : Mai 2023

“J’étais persuadé qu’ils allaient me tuer. Malgré cela, je maintenais un visage serein pour éviter d’insuffler la peur à mon épouse, mes enfants.” C’est par ces mots que Germain RUKUKI, défenseur des droits humains (DDH) originaire du Burundi, se remémore douloureusement l’épisode de son arrestation en juillet 2017.

Germain RUKUKI est reconnu internationalement pour son travail en faveur des droits humains au sein de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) du Burundi, membres du réseau de la Fédération internationale des ACAT, association luttant pour le respect de la dignité humaine, et en particulier pour l’abolition de la torture et de la peine de mort. Il devient bénévole de l’ACAT en 2004 avant d’endevenir le responsable administratif et financier en 2011. Régulièrement, il se rendait dans les lieux de détention du pays pour réaliser un monitoring des violations des droits humains perpétrées dans le milieu carcéral.

En 2015, suite à la réélection pour un troisième mandat du président Pierre NKURUNZIZA, en violation de la constitution nationale et des accords d’Arusha, une vague de manifestations s’empare du Burundi. Débutent alors de multiples actes de persécutions de la part des autorités envers les DDH et les opposants politiques tenus responsables de ces mouvements de contestation.

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Accueil de la deuxième promotion de lauréat·e·s de l’Initiative Marianne

Ce début d’année 2023 est marqué par l’arrivée en France de la deuxième promotion de défenseur·se·s des droits humains lauréat·e·s de l’Initiative Marianne pour les défenseurs des droits de l’Homme lancée il y a un an par la Présidence de la République dans le but de renforcer l’action de l’État français en faveur des défenseurs et défenseuses des droits humains, aussi bien à l’étranger qu’en France.

Cette nouvelle promotion est composée de très riches profils incarnant des engagements dans des domaines variés : droits civils et politiques, droits des femmes, droits des minorités sexuelles et de genre, défenseur·se·s de l’environnement, populations autochtones. Ils et elles sont originaires du Bahreïn, Bangladesh, Cameroun, Colombie, Irak, Iran, Mali, Ouganda, Pérou, Russie, Salvador, Syrie, Venezuela.

Au cours de leur séjour en France, les lauréat·e·s bénéficieront d’un programme d’activités organisé par la DIAIR et le MEAE en lien avec Sciences Po Paris, le Groupe SOS et d’autres institutions partenaires afin de faire connaître leurs combats, de leur permettre de développer leurs compétences, leurs capacités et leurs réseaux et de renforcer ainsi l’impact de leurs projets.

En tant que membres de l’association Marianne et dans le cadre de l’Initiative pour les défenseur·e·s des droits humains dans le monde (volet international de l’initiative Marianne) coordonnée par Agir ensemble et la Plateforme Droits Humains (PDH),

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[RAPPORT] “Togo : une tradition de répression” par Tournons La Page

 

Tournons La Page, membre de la PDH, vient de publier un nouveau rapport intitulé “Togo : une tradition de répression”. 

Le Togo, dirigé par la même famille depuis 1967, a institutionnalisé une tradition de répression de l’espace civique : arrestations et emprisonnements arbitraires de défenseurs des droits humains, d’activistes pro-démocratie, de journalistes et d’opposants politiques, entachés de décès en détention ou au sortir de détention, interdictions de manifestations comme de réunions privées, dégradation de la liberté d’expression et de la presse avec des suspensions abusives de journaux… Une tradition qui, après une légère décrispation au début des années 2010 avec la dépénalisation des délits de presse, est redevenue la norme à partir d’août 2017 avec la mobilisation populaire pour le retour à la Constitution originelle de 1992 (dont l’article 59 limitait à deux le nombre de mandats présidentiels) et le droit de vote de la diaspora.

Le présent rapport commence par faire une analyse des textes juridiques de l’État du Togo en matière des droits humains, mettant en lumière les dispositions liberticides actuellement en vigueur au Togo. Il compile ensuite les différents cas d’arrestations, d’interdictions de manifestation et de réunion et les coupures d’internet afin de démontrer leur récurrence et la dynamique de rétrécissement de l’espace civique à l’œuvre depuis 2017 au Togo.

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CONFÉRENCE : La participation des femmes dans les conflits armés, les processus de paix et les périodes post conflit

Date : Samedi 23 juillet 2022 9h-18h

Lieu : Tiers Lieu "Les Amarres" - 24 quai d'Austerlitz 75013 PARIS

Le 23 juillet, le CFDA organise une conférence (simultanément à Paris et à Alger) sur : “La participation des femmes dans les conflits armés, les processus de paix et les périodes post conflit : mobilisations collectives, militantismes et mouvements contestataires”.

L’exclusion des femmes des sphères de pouvoir pendant les conflits et dans les phases post conflit constitue un obstacle à la reconnaissance pleine et entière des luttes qu’elles ont menées et mènent toujours. Ainsi, elles se voient confisquer la place qui leur revient dans la société et dans l’Histoire. Ces obstacles à leur émancipation vis-à-vis des multiples oppressions constituent une entrave continue à l’avènement de sociétés véritablement affranchies des germes de la domination, de l’exploitation et de la répression, qui alimentent les conflits armés, les guerres civiles et les drames humains. La reconnaissance du rôle et de la place des femmes dans la recherche et la mise en œuvre de solutions justes et durables aux conflits, dans le respect des intérêts légitimes et des droits de tou.te.s, nous paraît essentielle. À travers différentes tables rondes (Algérie, Tunisie, Palestine, Syrie, Kosovo), nous entendons mettre en exergue et rendre rendre hommage à la participation des femmes dans les luttes et les mobilisations collectives mais également interroger leur manque de représentation à tous les niveaux de prise de décision lors de la conception et la mise en œuvre des processus,

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Notre bilan de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne

30 juin 2022 

En mars 2022, la Plateforme des Droits de l’Homme avait publié la note de position Pour une Présidence française de l’Union européenne de promotion et de défense des droits humains ! énonçant, autour de 3 axes et 20 demandes, les recommandations des organisations de la société civile de protection des droits humains à la Présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE).

Alors que faut-il retenir de ces 6 derniers mois à la tête du Conseil de l’Union européenne ? Que reste-t-il à faire dans le secteur des droits humains ?

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Publication du rapport “Covid-19 et droits humains 2020-2021”

Date : 29 juin 2021

Cliquez ici pour télécharger le rapport « Covid-19 et droits humains, 2020-21 »

Entre le constat d’une violation accrue des droits humains dans le monde et un travail de protection et de promotion de ces droits complexifiée par les multiples crises engendrées par la pandémie de COVID-19, la Plateforme droits de l’Homme souhaite faire entendre la voix de ses organisations membres et de leurs partenaires dans le monde à travers un nouveau rapport.

Dans le contexte de la pandémie mondiale liée au COVID-19, la défense et la promotion des droits humains prennent encore plus d’importance. Les acteurs permettant de faire vivre cet idéal au quotidien ont dû fournir d’autant plus d’efforts à un moment où leur isolement et le faible écho de leurs voix, masquées par les discours sanitaire et sécuritaire, alourdissent leur charge.

La pandémie a également été l’occasion d’un durcissement de nombreux régimes, d’une fragilisation des droits humains et d’un net recul de la démocratie dans divers endroits du globe, bien souvent au nom de la lutte contre le virus COVID-19. Le rôle précieux que jouent ces défenseuses et défenseurs des droits de l’Homme et ces organisations de la société civile,

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[Présentation publique] Rapport « Covid-19 et droits humains, 2020-2021 »

Date : Mardi 22 juin à 18h

Lieu : Zoom

La Plateforme droits de l’Homme présente son rapport « Covid-19 et droits humains 2020-2021 »
Mardi 22 juin à 18h,

La Plateforme droits de l’homme (PDH) vous invite à la présentation de son récent rapport traitant des incidences de la pandémie sur les droits humains et le travail des ONG du secteur, qu’elles soient françaises ou étrangères.

Depuis son irruption au début de l’année 2020, le Covid-19 a profondément bouleversé nos vies. Entre discours sécuritaires, crises sanitaire et économique et restrictions des libertés fondamentales, les droits humains ont largement été malmenés. L’action fondamentale des organisations non gouvernementales (ONG) pour assurer le respect des droits humains a été entravée dans de nombreux endroits du monde, transformant parfois la nature même de leur travail.

Les droits humains ont-ils davantage été violés depuis le début de la pandémie ?

Comment les multiples crises (sanitaire, économique) ont-elles affecté le travail des ONG françaises défendant les droits humains et celui de leurs partenaires sur le terrain ?

Quelles ont été les stratégies d’adaptation ?

Nous vous invitons à participer à cette présentation durant laquelle des représentant.e.s des organisations membres de la Plateforme ainsi que des organisations partenaires sur le terrain répondront à ces questions.

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[Talk#3] Comment concilier droits de l’homme & régulation à l’ère d’un espace public digital ?

Mardi 2 février 2021, de 18h00 à 19h00

Le replay de cet événément est accessible ici.

“Les Talks de la PDH-Plateforme des droits de l’Homme : Business et droits humains”, en partenariat avec Affectio Mutandi.

 

Vous êtes chef.fe d’entreprise directeur.rice RSE, membre d’une organisation professionnelle ou d’une ONG, journaliste ou juriste, vous souhaitez améliorer vos pratiques ou vous informer sur les récentes avancées en termes de respect des droits fondamentaux en entreprise?

Vous souhaitez déployer une démarche collective pour orienter et valoriser les engagements RSE liés aux droits humains dans votre secteur économique ?

 

La Plateforme droits de l’homme (PDH) et Affectio Mutandi vous invitent à participer à un cycle d’événements ciblant la question de l’intégration des enjeux de droits humains par les entreprises. Après un premier talk sur les questions du devoir de vigilance et de la collaboration entre entreprises du SBF 120 et ONG, suivi d’un deuxième webinaire sur la question du respect des droits civils et politiques, notre dernier talk s’intéressera à la régulation et l’intégration des enjeux de droits humains par des entreprises du numérique.

 

Comment concilier droits de l’homme & » Lire la suite

[Talk#2] RSE et respect des droits humains : une synergie possible entre les entreprises et les ONG. L’exemple de la torture et de la lutte pour l’abolition de la peine de mort.

Lieu : Événement en ligne

Mardi 26 janvier 2021, de 18h00 à 19h00

Le replay de cet événément est accessible ici.

“Les Talks de la PDH-Plateforme des droits de l’Homme : Business et droits humains”, en partenariat avec Affectio Mutandi.

 

Vous êtes chef.fe d’entreprise directeur.rice RSE, membre d’une organisation professionnelle ou d’une ONG, journaliste ou juriste, vous souhaitez améliorer vos pratiques ou vous informer sur les récentes avancées en termes de respect des droits fondamentaux en entreprise?

Vous souhaitez déployer une démarche collective pour orienter et valoriser les engagements RSE liés aux droits humains dans votre secteur économique ?

 

La Plateforme droits de l’homme (PDH) et Affectio Mutandi vous invitent à participer à un cycle d’événements ciblant la question de l’intégration des enjeux de droits humains par les entreprises. Après un premier talk sur les questions du devoir de vigilance et de la collaboration entre entreprises du SBF 120 et ONG et avant un dernier webinaire sur la question de la régulation et l’intégration des enjeux de droits humains par des entreprises du numérique, le prochain talk s’intéressera au respect des droits civils et politiques*.

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Exécutions en Arabie saoudite : « La paralysie et l’hypocrisie continuent de régner au sein des nations »

Le directeur général de l’ONG Ensemble contre la peine de mort, Raphaël Chenuil-Hazan, explique que l’Arabie saoudite, qui multiplie les exécutions de personnes issues des minorités chiites ou de milieux les plus vulnérables, présente le visage de la barbarie.

Tribune. Après l’affaire Jamal Khashoggi [l’assassinat du journaliste saoudien à Istanbul en 2018], le royaume saoudien s’est retrouvé au pied du mur. Etre au ban des nations, ne plus regarder vers l’avenir et ne voir qu’impies, ennemis, opposants, dissidents, terroristes à abattre ou à éliminer, quel qu’en soit le prix. Une autre possibilité eut été le choix d’une certaine ouverture (peut-être progressive au début) mais réelle, sincère et visible.

Malheureusement ce ne fut pas le chemin choisi. Les spadassins du royaume ont beau porter partout la voix de Riyad, le temps du pouvoir pétrolier et monétaire prend fin. Hier, le secteur privé international se battait pour commercer avec l’Arabie saoudite quel qu’en soit le prix, aujourd’hui, il se bouche le nez, demain, il aura honte.

J’ai, pour ma part, été (comme d’autres dirigeants d’ONG internationales) approché à plusieurs reprises par la diplomatie saoudienne. J’ai eu l’occasion de les rencontrer, notamment au sein de leur ambassade à Bruxelles en novembre 2018 pour aborder avec eux l’avenir,

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Loi Asile et Immigration du 10 septembre 2018 : l’ACAT dresse un premier bilan de sa mise en œuvre

Publié par l’ACAT-France le 14 janvier 2020.

La loi Asile et Immigration du 10 septembre 2018 pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie est la 17ème réforme majeure depuis 1980 en droit des étrangers et droit d’asile.
Une note d’analyse, consultable dans son intégralité
ici et adressée ce jour à des parlementaires et organisations internationales, alerte sur les effets de la loi du 10 septembre 2018 qui vise à restreindre une fois de plus les droits fondamentaux des personnes étrangères. Ces atteintes s’opèrent à plusieurs niveaux:

L’accélération de la procédure de demande d’asile à travers des mesures telles que le placement en procédure accélérée des demandes d’asile déposées après un délai de 90 jours et l’introduction de la demande d’aide juridictionnelle induisant la suspension et non plus l’interruption du délai de recours devant la CNDA. L’ACAT dénonce une prise en compte moindre des situations individuelles et des besoins spécifiques des demandeurs d’asile. L’ACAT rappelle que le droit d’asile est un droit fondamental qui ne peut s’exercer dans l’urgence.
Une restriction des droits au séjour et au juge avec notamment la cessation du droit au maintien en France dès la lecture publique de la décision de la CNDA et l’exclusion du droit au séjour de certaines catégories de demandeurs d’asile les privant parallèlement du bénéfice d’un recours suspensif.

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Parcours et expériences de femmes en demande d’asile en France : expo & conférence

Forum COSI-Réfugiés a réalisé une conférence sur les enjeux juridiques liés à la protection internationale pour les femmes victimes de persécutions de genre

De plus en plus de femmes arrivent seules ou avec leurs enfants pour demander une protection en France. Qui sont-elles ? Quels sont leurs parcours migratoires ? Victimes de violences dans leur pays, sur leur parcours, quel accueil leur est fait en France ? Quels sont les principaux enjeux juridiques autour de l’octroi de la protection internationale pour les femmes victimes de persécutions liées au genre ?

La conférence a été animée par Bénédicte de la Taille, professionnelle de l’humanitaire et consultante spécialisée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, et par Alexandra Beckley et Cindy Di Jusco, chargées d’accompagnement au CADA de Villeurbanne, géré par Forum réfugiés-Cosi.

Parallèlement à la conférence, une exposition photographique a été organisée, résultat d’un projet de photographie participatif mis en œuvre dans le cadre de cette recherche-action. Équipées d’un petit appareil photo, ces femmes ont documenté pendant plusieurs semaines leurs expériences, leur vie quotidienne, leurs difficultés, et leurs espoirs. À travers leur regard, les images rendent visible les réalités multiples et la vie des femmes que l’on ne voit ou que l’on n’entend que trop rarement,

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Témoignage – Dans la prison de Makala : 19 années sans destin

REPORTAGE – Il faut se démunir de tout appareil électronique pour pénétrer en règle au sein de la prison centrale de Makala, à Kinshasa. Qu’importe, car aujourd’hui c’est un livre que nous venons présenter aux prisonniers et aux responsables, rencontrés quelques mois auparavant dans le cadre de notre enquête sur les conditions de détention des condamnés à mort en République démocratique du Congo (RDC).

Désormais publié, 
« Vers une mort en silence » est voué à porter haut et fort la voix de ces condamnés oubliés dans des conditions de vie inhumaines, et faire bouger les lignes de la justice du pays. Au cours de cette visite, Jojo M., condamné à mort depuis 19 ans, nous raconte ses années latentes.

Nous n’avons pas le droit d’aller à la rencontre des condamnés à mort dans leur bâtiment ; ils nous rejoindront dans l’étroit bureau mis à notre disposition. « Dans le bâtiment des hommes, les conditions de vie sont inhumaines, vous ne pourrez même pas rentrer » lâche un responsable de la prison. La prison centrale de Kinshasa a été construite en 1958 pour une capacité d’accueil de 1500 personnes ; en 2018, elle comptait 8500 personnes détenues, 

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